Une étude, même très brève, de la tradition et de la civilisation celtiques serait incomplète s’il n’y était rien dit de la christianisation, laquelle est le moment historique, non terminé d’ailleurs, qui en marque la fin et qui s’est produite à des époques et dans des conditions très différentes, avec des conséquences radicalement contraires, en Gaule et en Irlande.

Car ni dans les îles ni sur le continent, les druides qui formaient l’armature spirituelle et intellectuelle du monde celtique n’ont pu disparaître du jour au lendemain sans laisser des traces ou, au moins des souvenirs. Cette proposition est, en apparence, inconciliable avec ce que nous considérons comme évident et indiscutable, à savoir la conversion rapide de l’Irlande. Mais nous verrons que le plus probable est, au moins en Irlande, la conversion immédiate des druides eux-mêmes au christianisme.

De toute façon, même obscur dans les détails, le contexte de leur disparition laisse une impression assez claire pour qu’il ne soit pas impossible d’y réfléchir.